Un documentaire sur la jeunesse réalisé avec des jeunes en situation de décrochage scolaire

En 2020, nous avons participé à une nouvelle session du dispositif Déclic, en partenariat avec l’association Acteurs. Né en 2019, ce dispositif régional adressé aux mineurs à partir de 16 ans en situation de décrochage scolaire propose une formation de trois mois, premier sas avant l’intégration d’une formation professionnelle ou un retour à la vie scolaire. Composé de plusieurs d’ateliers et d’un suivi individuel, basé sur une reprise de rythme progressive, il vise à favoriser le « raccrochage » en travaillant notamment sur la confiance en soi et en redéveloppant le goût des apprentissages.

Le dispositif a démarré en octobre 2020 et s’est achevé en janvier 2021. 20 ateliers ont été animés par deux intervenants des Ziconofages, en deux temps :

Premier temps : initiation et formation aux bases technique de l’audiovisuel, à l’écriture, au jeu d’acteur et à la réalisation de fiction.

Second temps : initiation au genre documentaire et réalisation d’un documentaire de 30 minutes intitulé En bande déscolarisée.


Synopsis du documentaire :

En bande déscolarisée dévoile le quotidien de sept jeunes très différents en recherche d’avenir. En situation de décrochage scolaire avant l’intégration de Déclic, Jenifer, Maëlys, Adam, Pablo, Mathéo, Louane et Sébastien nous livrent des morceaux d’eux et nous racontent leur réalité, s’exprimant tour à tour sur leurs difficultés, leur passé, leurs rêves, leur rapport à l’amitié ou à la famille. Co-construit avec les jeunes, ce film est le fruit de 7 journées d’ateliers.

Note d’intention :

A quelles difficultés fait-on face à l’aube de l’entrée dans l’âge adulte ? Quel rapport aux autres et au monde développe-t-on lorsque l’on est confronté à des contextes familiaux difficiles, des placements en foyer, des problématiques scolaires ou identitaires ? Qu’est-ce qui nous lie, nous différencie ?

Avec En bande déscolarisée, un groupe de jeunes a souhaité évoquer ces questions en se livrant, face à une caméra, sur leur rapport à l’école, aux amis ou encore à la famille, sur leur quotidien de décrocheur, sur leurs désirs et leurs problématiques. A travers ces bribes de portraits sincères captées au cours d’ateliers, les jeunes ont souhaité livrer un récit réaliste, sans filtre, de leur[s] vision[s] du monde.

Ici, les jeunes – tous très différents – ont été rassemblés par un point commun, celui d’être en décrochage scolaire depuis quelques mois ou quelques années. Cette situation, tous l’ont exprimée comme difficile voire douloureuse. La question du rythme, des jours et des nuits qui s’inversent, du rapport à l’isolement, est revenue à de nombreuses reprises au cours de la construction du film. Les jeunes ont donc souhaité partir de ces observations sur la façon dont le décrochage a transformé leur quotidien pour tisser ensuite des portraits autour de thématiques plus larges, et y imbriquer l’idée d’espoir : l’espoir d’identifier ou renouer avec ses désirs, de les éclaircir pour ensuite leur donner vie, de sortir du chaos, de la galère, du deal, du vide : « On est là ». Cette phrase revient comme un leitmotiv à plusieurs reprises dans leurs mots. Et c’est bien ce message là que porte le film avant tout : être là, et continuer.

En bande déscolarisée a été construit sur une alternance entre des interviews, des séquences d’échange en groupe, des textes écrits ou dits et des séquences « clippées », réalisées à partir de déambulations, de danse, de plans réalisés par les jeunes et d’images issues de leurs téléphones portables. Il était essentiel pour les jeunes que le film porte une forme d’authenticité et qu’ils puissent pleinement s’y reconnaître, à la fois dans les propos mais aussi dans l’ajout d’images et de musiques choisies.

Ce film est donc un véritable projet collectif portant une vision du monde à la fois intime et plurielle.

Pour visionner le film, contactez Eléa Marini au 06 22 99 49 19.